La Grande-Bretagne a-t-elle une stratégie qui gouverne ses relations avec le Moyen-Orient ?
Chris Doyle, directeur du Council for Advanced Arab British Understanding (CAABU)
Chris Doyle, directeur du Council for Advanced Arab British Understanding (CAABU), a mené une puissante, intelligente et stimulante conférence sur la stratégie de la Grande-Bretagne au Moyen-Orient. La conférence a attiré de nombreuses personnes au point où il n'y avait plus de places assises pour les retardataires et a été suivie de plusieurs questions et discussions intéressantes.
Chris a rappelé les origines de l'implication de la Grande-Bretagne dans la région : de la première réunion officielle avec Al Saud aux promesses à Sharif Hussein de la Mecque ; les accords de Sykes-Picot ; la déclaration Balfour de 1917 ; les promesses et leurs conséquences sur le Moyen-Orient aujourd'hui. Il a remis en cause la cohérence du soutien de la Grande-Bretagne pour la démocratie dans la région mais a aussi souligné l'ampleur des défis auxquels font face ses collègues du Foreign and Commonwealth Office. Il a également mentionné les dons significatifs de la Grande-Bretagne à la Syrie et la Palestine mais accompagnés du manque de volonté pour une solution durable qui permettrait de décroître le besoin en aide internationale.
Que peut faire le Royaume-Uni de plus ? Selon Chris, plus d'efforts doivent être dédiés à travailler avec les communautés musulmanes au sein du Royaume-Uni ainsi qu'en Syrie et en Irak où on l'on ne réussit pas à s’allier avec les communautés qui pourraient aider à contenir l'avancé de l’État Islamique. Il a ajouté que la Grande-Bretagne devrait plus se concentrer sur la résolution de conflit, le dialogue avec ceux avec qui elle n'est pas en accord et éviter toute rhétorique incendiaire. Il recommande que la Grande-Bretagne promeut une politique consensuelle et réduit « le fossé important entre la rhétorique de la Grande-Bretagne et ses partenaires, et la réalité sur le terrain ». En réponse à une question du public, Chris a aussi parlé des réels bénéfices qu'apporte une plus grande utilisation de la « soft diplomacy », citant la BBC World Service et le British Council comme d'importants acteurs dans ce domaine.
Chris Doyle a conclut qu'il espérait, qu’après l'élection britannique en mai, « une réflexion profonde de l'avancé de la Grande-Bretagne » aurait lieu, en vue des choix difficiles qui l'attendent.
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