|
01/05/2016
Vers le respect mutuel et la compréhension : Sommaire exécutif de mai 2016
DR. Laura Alexeichik – Université de l’Indiana
Superviseurs des recherches : Dr. Alan Ewert – Université de l’Indiana ; Dr. Pete Allison – Université d’Edimbourg
Introduction et contexte
329 étudiants ont suivi les cours de Connecting Cultures (CC) depuis la création du programme en 2004. Connecting Cultures Oman a offert un environnement aussi riche qu’unique qui a permis à des participants de toutes origines de se découvrir les uns les autres ainsi qu’eux-mêmes. CC veut « mettre en place un environnement où le dialogue interculturel peut avoir lieu, où la diversité est célébrée, les stéréotypes brisés, les valeurs communes identifiées pour promouvoir la compréhension et où l’on participe à réduire la polarisation des cultures ». (Evans, 2012, p. 37)
Méthodes
Procédure
Les recherches ont impliqué deux études connexes :
1. Participants aux cours de CC de janvier et février 2015 (36) et 2. Anciens élèves inscrits aux cours de CC entre 2009 et 2014 (196). L’étude avait pour but de recueillir des données qualitatives et demandait à tous les étudiants inscrits aux cours de janvier-février 2015 de participer. Elle a été établie selon les méthodes suivantes :
- Observations sur le terrain en Oman de 20 femmes et 14 hommes ;
- Questionnaires en ligne remplis par 23 femmes et 20 hommes (2 semaines avant les cours, puis 4 semaines après les cours);
- Entretiens de 17 femmes et 17 hommes (à mi-parcours, puis entre 4 et 8 semaines après les cours)
- Evaluations en classe de 17 femmes et 14 hommes (distribuées et collectée par CC).
2. Anciens élèves inscrits aux cours de CC entre 2009 et 2014 (196).
Le recueil de données a été effectué selon les méthodes suivantes :
- Questionnaires en ligne remplis par 10 femmes et 8 hommes ;
- Entretiens de 13 femmes et 9 hommes (entre 6 mois et 6 ans après les cours)
- Evaluations en classe de 57 anciens élèves (distribuées et collectées par CC de 2013 à décembre 2014).
Les entretiens et questionnaires à réponses courtes ont été mis en place afin de mieux appréhender la façon dont la participation aux cours de CC a influencé certains domaines tels que le développement culturel, l’épanouissement personnel, l’apprentissage transformationnel, et le processus de candidature.
Messages clés
Environnement sauvage expérientiel
A travers 25 entretiens, chaque participant a décrit les influences et impacts variés que l’environnement sauvage a pu avoir sur son expérience et son apprentissage propres. 93 % des anciens étudiants interrogés ont évoqué la façon dont les paysages bruts et leur sérénité ont provoqué en eux un sentiment de liberté, rendant ainsi les conversations plus approfondies. L’absence de technologie et le décor neutre du désert faciliterait l’abandon des idées et hypothèses préconçues. Adil a partagé comment, selon lui, cet environnement a enrichi la structure du programme :
Cet environnement aide énormément. Il n’y a rien dans le désert qui détourne notre attention du débat. Il y a du sable partout. Du sable partout et des notes partout… C’est un peu comme être pris dans un vide, être dans un lieu neutre où rien ne peut nous divertir. L’environnement est très important.
Le campement et le caractère sauvage des alentours ont permis aux participants de sortir de leur zone de confort. 83 % de ceux qui ont suivi les cours de 2015 ont témoigné qu’il s’agissait là de la première fois qu’ils campaient, d’autant plus avec des inconnus, où qu’ils se perdaient ainsi dans la nature.
On apprend le plus lorsque l’on doit relever des défis ou quand on est exposé à des situations inconfortables, D’Amato & Krasny, 2011; Sibthorp, Funman, Paisley, Gookin & Schumann, 2011). Il s’agit d’un aspect critique des programmes d’apprentissage expérientiel. (Ewert, 1989).
Epanouissement et sensibilisation culturels
L’un des défis majeurs des candidats était d’obtenir un apercu plus large de la diversité des cultures. 81 % des anciens élèves ont confié que leur point de vue et leur compréhension de la culture s’est enrichi après leur expérience CC. L’un des participants a d’ailleurs mentionné dans son questionnaire post-cours :
Cela m’a donné une perspective plus large et une compréhension plus profonde de ce qu’est véritablement la culture. J’ai compris pourquoi il y avait tout autant de similarités que de différences dans chaque culture, et quels étaient les pours et les contres de chacune. J’ai réalisé à quel point chacune d’entre elle était importante. En levant le voile sur les préjugés et idées préconçues, cette sensibilisation culturelle a apporté davantage de pertinence et de sens à l’expérience. Le désir d’améliorer la compréhension de la culture personnelle ainsi qu’un système de croyance culturel a été mis en avant à travers le dialogue et les interactions entre participants. Un dialogue qui a d’ailleurs permis d’évoquer la diversité des cultures et ainsi d’instaurer un meilleur apprentissage de celles-ci.
Liberté dans le dialogue
Dans leurs entretiens, les inscrits aux cours de 2015 ont expliqué que les opportunités pour un véritable dialogue se sont présentées lors de conversations informelles, grâce à l’envie d’explorer d’autres cultures et à un comportement honnête. On pouvait ressentir une certaine forme de liberté, que ce soit dans la description qu’ils ont faite de l’environnement et des résultats qui en ont découlé ou dans celle de leurs discussions ouvertes et dénuées de restrictions.
Dans seize des entretiens réalisés avec les anciens élèves, le dialogue interculturel a été cité comme essentiel pour s’informer des différentes perceptions de la culture. 67 % des anciens étudiants interrogés ont témoigné que des contacts et interactions directs avec d’autres cultures ont permis d’échanger et d’apprendre de façon beaucoup plus positive et efficace qu’à travers les médias ou autres sources. Àlex a décrit la difficulté qu’il a à discuter de tout avec ses amis
Ce qui est très intéressant, c’est qu’ici on aborde des sujets très importants, et je ne sais pas vraiment pourquoi, mais avec mes amis par exemple, je ne peux pas parler de politiques, ni de cultures, ni de ce qui se passe, disons, en Oman. Alors qu’ici, nous avons tous un intérêt commun pour ces sujets, et c’est très agréable car on comprend les autres et les autres vous comprennent.
Plans d’action et présentations post-expérience
Lors des cours de Connecting Cultures, les étudiants ont créé des plans d’action et initié l’opportunité de discuter de leurs expériences. 52 % des anciens élèves ont statué que CC a joué un rôle significatif dans la poursuite de leurs études et dans leurs choix de carrière. Lors d’un questionnaire suivant les cours de 2015, l’un des participants a exprimé son enthousiasme quant aux conséquences bénéfiques de son expérience.
[Connecting Cultures] m’a rendu beaucoup plus conscient du monde qui m’entoure, plus soucieux de la situation des incompris et m’a donné l’envie de me battre pour une justice qui défend l’humanité, sachant que les stéréotypes n’apportent que division et haine. Je sais aussi que certaines leçons apprises lors de cette aventure n’ont pas encore eu le temps de murir, mais qu’elles le feront au moment propice.
Conclusions
Toutes les parties impliquées dans cette étude avouent sortir grandis de l’expérience Connecting Cultures. Ce sentiment de maturité et de développement en tant que citoyens du monde est d’ailleurs démontré à travers l’intérêt conséquent que les étudiants ont porté aux myriades de différences et similarités entre chaque culture depuis les cours.
Ce programme dispose d’une structure unique qui offre des opportunités exceptionnelles permettant à quelques groupes de réévaluer leur point de vue et opinions personnels sur la culture, et ce à travers l’échange d’un savoir et d’un discours collectifs. On peut également constater des influences durables lorsque les participants évoquent leur envie de défier les mentalités afin de faire reconnaître la valeur de tous les êtres humains.
Références
Evans, M. (2012b). L’Université du désert : Utiliser le milieu sauvage omanais pour construire des ponts culturels. Journal international du milieu sauvage, 18(3), 35-40.
Ewert, A. (1989). Poursuites d’une aventure en plein air : fondations, modèles et théories. Publications Horizons.
Sibthorp, J., Furman, N., Paisley, K., Gookin, J., & Schumann, S. (2011). Méchanismes de transfert d’apprentissage de l’éducation basée sur l’aventure : résultats qualitatifs du sondage NOLS. Journal de l’éducation expérientielle, 34(2), 109–126. doi:10.5193/jee34.2.10
Pour plus d’informations, merci de contacter le Directeur des Relations Publiques :
[email protected] |